Altair repart ...

Le cheval d'Altair, tenu fermement par Dahliane, piaffait nerveusement tandis sa propre monture commençait à marteler le sol herbeux de ses sabots avants. Cette tension inhabituelle pour un animal habituellement si docile alarma le médecin qui se rapprocha discrètement de Sire Celestel, l'expression toujours inexplicablement impavide. Lorsqu'elle fût à portée, elle lui glissa à voix basse :

"Ce vagabond ne me dit rien qui vaille. Nous devrions quitter les lieux aussi rapidement que possible, vous ne croyez-pas ?"

L'elfe avait empoigné son arc avec une fludidité stupéfiante et il parût s'écouler une éternité avant que le médecin n'eût, par réflexe, qu'à-demi dégainé son glaive. L'euphémisme explicite des propos de Sire Celestiel et sa posture menaçante, prête à décocher un trait vers une cible indéterminée, ne présageait décidemment rien de bon. La situation ne pouvait qu'empirer.

"Ahem ! Sire Altair, allons-nous en au plus vite, voulez-vous ?"

[Edit 23/12/2007-Correction orthographique-Altair au lieu de : Altaïr]

Quelques instants après que l'un des quatre hommes eût fait usage de son bâton en en frappant le sol de l'une des extrêmités, la clarté du soleil sembla décliner progressivement. Dahliane jeta un oeil inquiet vers un ciel déjà anormalement crépusculaire et tendant dangereusement vers l'obscurité la plus totale. Troublée au plus haut point, elle tenta en vain de repérer le soleil lorsqu'un cri déchirant se fît entendre, trop distant toutefois pour en deviner la source avec exactitude. Xang, son vieux cheval d'ordinaire si docile, se cabra et le médecin ne le contînt qu'avec une extrême difficulté. Affolée, Dahliane n'osa toutefois pas lancer sa monture au galop, de peur de se priver de la compagnie rassurante des deux guerriers. Tout au plus lâcha-t-elle d'un ton qui traduisait toute l'ampleur de son effroi :

"Par tous les rois du Rohan, quel était donc cet atroce râle à glacer le sang des morts ?"

Les deux combattants, aux aguets, affichaient en pareille situation un sang-froid vigilant qui forçait l'admiration du médecin. Sire Altair et Sire Celestel ne prirent pas la peine de répondre tout de suite à Dahliane, comme s'ils estimaient à présent que chaque mot prononcé se devait de s'avérer d'une implicite et irréprochable utilité. La rohirrim, moins impassible que ses compagnons de route, virevoltait vivement sur sa selle et tournait incessamment la tête de droite et de gauche dans l'espoir de déceler une esquisse d'explication logique à cette situation aussi effrayante que soudaine. Subitement, il lui sembla que son sang se figea, et elle pointa un doigt tremblant en direction du nord, tout en faisant un effort surhumain pour marmonner ces quelques mots à l'attention des deux guerriers :

"Ah ça...mais qu'est-ce-que c'est que ça ?"

[Ce RP n'est nullement en berne. Simplement, l'un de nous expérimente actuellement un problème informatique assez sérieux, c'est pourquoi nous avons pris un peu de retard dans la narration. Ceci dit, nous suivons quotidiennement l'évolution des événements, lesquels devraient reprendre rapidement leur cours habituel.]

[Me revoilà, Problème reglé.]

Le monde semblait avoir perdu tout ses éclats de lumières en un bref instant, durant lequel, l'atmosphère s'était dangereusement refroidit. Le regard de Celestel se posa sur l'horizon, au nord. La direction que pointait dame Kisten du doigt. Ses yeux se figèrent, son sang arrêta toute activité, son coeur s'emballa. Une silhouette effrayante se dessinait progressivement devant eux, plus loin. Chaque seconde semblait une éternité aux yeux des guerriers dont la peur grandissait. Une longue queue fouettait l'air produisant d'étranges sons. Quatres grandes pattes écrasaient lentement le sol sous leur poids lorsque l'étrange créature avançait. Sa tête allongée vers l'avant, comportait deux petits yeux, mais une énorme machoire dont les dents acérées semblaient pouvoir transpercer la roche. L'horrible monstre s'approchait dangereusement des guerriers, en emmetant des grognements graves... Elle devait mesurer environs cinq mètre de long, et deux de haut. Celestel crut d'abord à un mauvais rêve... Mais après avoir maintes fois secouer la tête, il se rendit compte que la réalité lui faisait face, il tourna la tête vers Altaïr afin d'être certain qu'il ne devenait pas fou...

Le guerrier elfe avait subitement lâché les rênes de son cheval, parfaitement à l'aise sur sa monture lancée en plein galop aux côtés de celle du médecin. D'un geste svelte et précis, il avait sorti une flèche de son carquois, l'avait rapidement encochée sur la corde de son arc et tiré un trait en direction du groupe de vagabonds. Dahliane avait suivi du regard la trajectoire du projectile lequel, inexplicablement, s'était immobilisé à quelques mètres de sa cible.

Du coin de l'oeil gauche, Dahliane sembla percevoir Sire Altair tenter quelque chose. Leur trajectoire respectives s'étaient sensiblement écartées et la créature rattrapait peu à peu le rôdeur qu'elle semblait avoir pris pour proie, l'obligeant ainsi à prendre l'initiative et à imaginer une riposte. Le médecin ralentit subitement l'allure, à mi-chemin entre le groupe de magiciens et la bête, et la situation lui fît l'effet d'un dilemne. Sa marge de manoeuvre était fort faible, néanmoins son esprit rationnel ne vacilla pas tout à fait encore, de telle sorte qu'il rechercha instinctivement-et à toute allure- la raison de ces périls aussi inattendus qu'insolites.

Il lui sembla immédiatement évident que d'aussi puissants sorciers n'avaient que peu d'intérêts à se conduire comme de vulgaires détrousseurs, non plus que les maigres possessions matérielles du groupe ne sauraient les intéresser en aucune manière. A tout bien considérer, les hommes sur la colline, bien que certainement responsables tant du danger représenté par le monstre qui les poursuivaient que de la survenue précoce de l'obscurité, lui firent brusquement l'effet de simples spectateurs, comme s'ils se réjouissaient à l'avance du sanglant combat qui s'annonçait à coup sûr. Dahliane cru deviner qu'ils resteraient plus ou moins passifs - à moins qu'ils ne furent directement inquiétés. Elle pointa sa courte lame en direction du monstre et s'époumona à l'attention de Sire Celestel :

"Sire Celestel ! Visez plutôt vers la bête afin d'aider Sire Altair!"

Celestel remarqua à son tour la manoeuvre que tenter de faire Altair. Sur les recommandations de Dame Kirsten, Celestel changea brutalement la direction qu'empruntait son cheval. Il le dirigeai maintenant vers la bête enragée qui semblait vouloir broyer l'humain qu'elle coursait de sa machoir. Le jeune Elfe approcha sa bouche d'une des oreilles du cheval qu'il montait et murmura quelque chose.

Courage, Etoile... (la jument)

Avec une certaine agilité il glissa sa main dans son carquoi, et en sortit une longue flèche à plus d'oiseau d'outre-mer. Il arma son arc, et visa un instant la créature, dans un son strident, la flèche fut décoché et fusa vers la gorge du monstre avant de l'empaler brusquement, une autre vint se ficher dans la côte gauche du monstre, mais il n'arrêta pas la course folle de sa jument, qui s'approchait dangereusement du féroce "félin".
Celestel arma son arc de deux flèches, Soudain, le cheval sauta par dessus l'animal et Celestel décocha violemment les deux flèches qui vinrent à leur tour se planter dans le dos de la créature, qui semblait souffir, c'était à Altair d'agir.

Bien que la situation fût encore très périlleuse, Dahliane ne chercha pas à réprimer un soupir de soulagement en constatant que son plan risqué avait fonctionné à merveille. Elle avait cependant conscience, considérant l'imposante taille de la créature, que ses compagnons ne disposaient que de quelques minutes tout au plus pour trouver un moyen d'occire définitivement le monstre avant que le contenu du breuvage eût achevé de l'indisposer. Le médecin lança à l'attention des deux combattants :

"Sire Celestel ! Sire Altair, relevez-vous ! Tuez la bête pendant qu'il en est ecore temps !"

[@Celestel : me concernant, pas de problème]

Cette histoire de magiciens nomades mettait le médecin mal à l'aise.

"Eh bien, pour ma part je n'ai véritablement rien d'un "guerrier de passage", et je préfère d'ordinaire que ma courte épée n'ait à quitter son fourreau qu'en dernier recours. Aussi Messires, si vous n'y voyez pas d'inconvénients majeurs, vous proposerai-je de quitter ces lieux au plus vite tant que ces tristes sires semblent se satisfaire du spectacle que nous leur avons donné. Après tout, la raison de leurs agissements nous importe peu tant que nous sommes encore en vie, non ?"

Joignant le geste à la parole, Dahliane se retourne déjà, introduit deux doigts dans sa bouche et émet un court sifflement à l'attention de Xang.